mardi 14 juillet 2009


« Chapitre I : Il adorait New York. Il l’idolâtrait au-delà de toute mesure. Euh… Non non, non non, mettons plutôt : il romançait New York au-delà de toute mesure et, pour lui, quelque soit la saison, elle restait une ville qui existait en noir et blanc et qui vibrait au rythme du grand Gershwin. Euh… Pfff… Non. Non non, je recommence. Chapitre I : il mettait trop de romantisme dans Manhattan comme en tout autres choses. Il se fortifiait du tohu-bohu de la foule et des voitures, pour lui, New York c’était les femmes superbes et les mecs du pavé qu’avaient l’air drôlement à la cool. Non, non non non non, ça c’est tocard. C’est trop tocard pour mon goût ça. Hum ! Alors bon, essayons un cran au-dessus. Chapitre I : Il adorait New York. Pour lui, elle était la métaphore du pourrissement de la culture contemporaine. Cette absence même de force morale poussait trop de gens sur la pente de la facilité et transformait à vue d’œil la ville de ses rêves. Non, non, trop prêchi prêcha. Faut quand même que je vous le dise, je voudrais le vendre ce bouquin. Chapitre I : Il adorait New York, bien que pour lui elle fut une métaphore du pourrissement de la culture contemporaine. Quelle difficulté d’être dans un monde désensibilisé par les drogues, la musique tapageuse, la télévision, la violence, les ordures… Non, trop en colère. Ça, je ne veux pas l’être. Chapitre I : Il était dur et romantique comme la ville qu’il aimait. Derrière ses lunettes d’écailles il y avait en filigrane la puissance sexuelle d’un félin de la jungle. Ça j’adore. New York était sa ville, et elle le resterait à jamais. »

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